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La naissance du Funk

La naissance du Funk

Le funk est une forme de musique afro-américaine apparue aux États-Unis à la fin des années 1960, et qui s'est développée au cours des années 1970 et 1980. Le terme funk provient de l'argot anglo-américain funky, qui signifie littéralement « puant », « qui sent la sueur », reproche traditionnellement adressé aux Noirs par les WASP racistes, et repris ensuite à leur compte par les artistes noirs.

Issu principalement de la soul et du jazz, le funk se caractérise par la prédominance de la section rythmique (guitare, basse, batterie) qui joue des motifs syncopés, la présence fréquente de cuivres sur des ponctuations rythmiques (riffs) ou bien des solos, et de manière générale, par la grande place accordée aux instruments. Avec son concept développé à la fin des années 1960, « The One » (c'est-à-dire l'appui rythmique sur le premier temps), James Brown, au carrefour du gospel, du rhythm and blues, de la soul, du blues et du rock, synthétisant toute la musique noire américaine du XXe siècle, peut être considéré comme l'inventeur du funk, notamment avec des titres comme Say It loud, I am black and I am proud, Super Bad, I Got the Feelin' , Funky Drummer, Soul Power, Mother Popcorn et Sex Machine.

Contrairement à la soul traditionnelle qui privilégie le format « chanson » et le tandem chanteur-producteur, un morceau funk est une œuvre collective, construite sur un groove extensible et modulable à volonté qui permet aux vocalistes et instrumentistes d'intervenir à parts égales.

Les années 1960 :

Au milieu des années 1960, le funk prend vie depuis ses racines rhythm and blues et soul, les paroles insistant sur la défense des Noirs et les difficultés du ghetto. James Brown en est considéré comme l'initiateur, d'abord avec le titre Papa's got a brand new bag, sorti en 1964, suivi du célèbre Sex Machine, en 1970. Brown est suivi de près par des formations telles que Dyke and The Blazers ou Archie Bell and The Drells, The Commodores, The JB's, Wilson Pickett, dans cette veine, citons également The Meters, un groupe de La Nouvelle-Orléans, ville autrefois française dont l'histoire musicale et l'existence de son carnaval prédisposaient à être un des berceaux du funk. L'instrumentation y est dépouillée, le jeu y est débridé et foisonnant, aux croisements du rhythm and blues, de la soul et du jazz.

Les années 1970 :

Le développement du funk accompagne, à partir de la fin des années 1960, celui de la culture afro-américaine, à l'image de James Brown, qui signe en 1973 la bande originale du film Black Caesar. Le mouvement funk reste dans un premier temps ignoré du public blanc, qu'il parvient finalement à toucher, surtout grâce à la disco, dans la seconde moitié des années 1970. Le grand public est finalement converti, notamment par le groupe Chic, de Nile Rodgers (guitare) et Bernard Edwards (basse), qui enchaîne les succès à partir de 1977 (Chic Cheer, le Freak, Good Times, pour ne citer que les plus connus). Des groupes fondés à la fin des années 1960, comme Kool & The Gang, ou encore Earth, Wind and Fire, jusque là connus des amateurs, connaissent alors un succès public considérable.

Le funk commence alors à se diversifier :

  • Le mouvement jazz-funk : dans les années 1970, dans le prolongement du mouvement free jazz, des musiciens de jazz s'emparent du funk, ce qui ne se traduit pas pour autant par un retour à la source, au contraire. Le funk s'ouvre aux balbutiements de la musique électronique, du fait notamment de Herbie Hancock, pianiste de jazz de formation classique, qui sort en 1973 l'album Head Hunters, son plus grand succès commercial. On peut également citer le guitariste Jeff Beck (ancien membre des Yardbirds), qui sort l'album Blow by Blow en 1975, le bassiste Stanley Clarke, le groupe Funk Inc., ou encore le pianiste Hubert Eaves. Il faut encore mentionner, dans un style qui reste plus proche du jazz classique et de la soul, certaines œuvres de Stevie Wonder, comme du guitariste George Benson, dont le morceau Give me the Night est devenu un classique du genre. Les femmes ne sont pas non plus en reste, on notera surtout les performances de Gwen McCrae pendant les années 1971 et 1972.
  • Le mouvement P-Funk : durant toutes les années 1970 et jusqu'au début des années 1980, un autre style se déploie, qui prend ses distances avec la réalité. Amorcé par le funk psychédélique assaisonné au rock de Sly and The Family Stone, il aboutira a la naissance de la galaxie P-Funk (pour Pure Funk) de George Clinton qui mélangera toutes les influences du moment à un groove irrésistible. Parliament, Funkadelic, P-Funk Allstars : ces groupes s'amusent a imaginer qu'ils débarquent d'un vaisseau spatial pour libérer les humains des forces négatives d'un monde sans funk ! Le nom des tournées est éloquent: « The P-Funk Intergalactic U.S. Tour » par exemple. Orchestre à géométrie variable (parfois plus de 40 musiciens sur scène!), expérimentations sonores, extravagances, délires et drogues à foison.
  • La naissance du rap : à la fin des années 1970, le recours aux boîtes à rythme, aux platines vinyl et aux dernières générations de synthétiseurs est concomitante à la disparition des grands funkbands devenus trop chers à produire en concert. Armés de platines bricolées, les premiers DJ, comme Grandmaster Flash, jouent les disques de funk de leur enfance en les triturant via des tables de mixage et inventent les premières techniques de scratching. C'est la relève : les groupes comme Sugarhill Gang, Trouble Funk, et bien d'autres seront la base funky de la future révolution hip-hop. Finis les textes cosmiques et autres délires psychédéliques, la jeune génération reparle du ghetto et de son quotidien. On se trouve à la charnière entre le funk et le hip-hop, dont le meilleur exemple est le fameux Rapper's Delight de Sugarhill Gang, construit sur un sample de la légendaire ligne de basse du morceau Good Times, du groupe Chic. On peut également citer Drop the Bomb, de Trouble Funk, ou le morceau Rockit, signé par Herbie Hancock. Ils ouvriront la voie aux véritables premières stars du hip hop : KRS-One, Public Enemy...

On peut également noter l'apparition du mouvement disco-funk, faisant la fusion entre les rythmes disco et les cuivres caractéristiques de la funk des années 1970. Dans ce genre, on peut notamment citer Michael Jackson et son album Off The Wall (1979), considéré comme un classique du genre.

Les années 1980 :

Les années 1980 marquent la dernière étape de l'évolution du funk. Aux États-Unis, on parle d'Urban music. Le funk des années 1980 est caractérisé par un son beaucoup plus lisse et accessible que d'autres styles de funk exercés dans les décennies précédentes. Les instruments et les productions deviennent plus digitales qu'organiques (synthétiseurs, boîtes à rythmes, programmation) et les mélodies plus proches de la pop qu'auparavant, dans un but crossover, c'est-à-dire celui de plaire à un large public, notamment au public blanc. Souvent rejetés par les puristes car flirtant avec des formes qu'ils considèrent plus commerciales comme le disco (alors qu'il s'agit simplement d'un style différent, essentiellement destiné à la danse en boite de nuit, mais tout aussi recherché), des groupes comme Earth, Wind and Fire ou Kool & The Gang jouent une musique sophistiquée, dans laquelle la production prend une place plus déterminante. Le genre s'oriente vers l'électronique, les beats sont plus étayés. La basse, dont l'apogée pourrait être l'année 1982 (voir le LP de Stanley Clarke Let me know you) et le synthétiseur, beaucoup plus marqué en 1984, forment l'essence de la mélodie. Des sons caractéristiques - ces petits sons fuyants et entraînants - sont depuis samplés et réutilisés dans de nombreux genres : pour s'en rendre compte il suffit d'écouter quelques morceaux choisis de rap East/West Coast, qui réutilisent de nombreux sons et morceaux. Des artistes ou groupes tels que Zapp & Roger, The Jacksons, B. B. & Q. Band, Change, Cameo, Mtume, Starpoint, One Way, Sharon Redd ou encore Loose Ends appartiennent à cette famille du funk.

En parallèle de ces groupes et artistes très connus, le funk des années 1980 est aussi marqué par un nouveau phénomène, celui des grands producteurs (Kashif, Leon Sylvers III, Willie Lester/Rodney Brown, William Anderson/Raymond Reid...) et des grands labels spécialisés dans le Funk et dans un certain style de Son (Salsoul, Solar, Prelude, Capitol...). Durant cette période de nouveaux labels apparaissent et un très grand nombre de Maxi sortent pour des groupes qui parfois ne font que quelques titres avant de disparaître. C'est une période extrêmement prolifique, avec au final, une très grande variété de sons. C'est la partie cachée de l'iceberg, toute une galaxie d'artistes qui n'est que trop méconnue.

Vers le milieu des années 1980 un déclin relatif du funk — ou son recyclage ? — s'amorce, en 1985 on voit la naissance de l'électro avec des artistes comme Colonel Abrams. En 1987, la naissance du New Jack Swing par Guy et de la Dance contribue à son éclipse.

Plusieurs styles de funk sont actuellement reconnus par les amateurs du genre. Parmi ceux-ci on retrouve :

  • Funk-soul : funk du début des années 1980 fortement connotée soul music (ex : Leon Ware).
  • Brit funk : funk anglais dont l'énorme production a réussi à imposer des standards tels que Delegation, Loose ends, Total contrast, Phil fearon and Galaxy, Central line, Billy Ocean, Imagination, Hi tension, The cool notes...
  • Boogie-Funk : funk début 1980 plus dansante (ex: Pure energy, Change, Atkins ).
  • Italo Funky : funk produit en Italie. Il s'agit souvent de groupes dont les interprètes sont américains, anglais ou d'origine anglophone: Firefly, Armed Gang, Ago, K.I.D, Rainbow Team ou bien encore Kano (alias Dr. Togo). Pino D'Angio avec ses titres Okay Okay et Ma quale idea est l'un des rares à avoir fait du funk vraiment italien.
  • Electro-Funk : que l'on retrouve principalement à partir de 1984 et qui est un savant mélange entre instruments de tradition et sons numériques (ex: Carmen, Yvette Cason, Midnight Star, Risan, etc.).
  • Modern soul ou northern soul : dérivé musical de la soul à mi-chemin entre le funk et la new jack que l'on retrouve principalement dans la deuxième moitié des années 1980.

Il existe d'autres appellations caractérisant les morceaux tels que midtempo ou uptempo indiquant l'ambiance générale du son (mélodieux ou dansant)

Hormis les USA où il est né et l'Angleterre, sa 2ème patrie, le funk a fait des émules dans de nombreux pays : l'Italie mais aussi la France, le Brésil, le Nigéria, la Suède et même le Japon.

Depuis les années 1990 :

Aujourd'hui, le funk reste un genre qui insémine de nombreux morceaux : l'écoute successive de Atomic Dog de George Clinton (1982), puis de What's my name de Snoop Doggy Dogg (1993) en est un bel exemple. En effet, tout au long des années 1990 et 2000, les producteurs hip-hop et R'n'B puisent beaucoup de samples et de breakbeats dans les disques de funk de l'époque pré-disco (avant 1975).

Parallèlement, des artistes tels que Maceo Parker, le saxophoniste de James Brown, qui entama une brillante carrière solo des années 1970 à aujourd'hui, perpétuent les véritables sources du funk dans leurs compositions, suscitant ainsi l'intérêt des puristes du genre.

Les disques de la grande époque funk attirent toujours de nombreux amateurs, comme en témoignent les nombreux vinyles qui circulent sur les sites d'enchères ainsi que le nombre de conventions discographiques en France, qui réunissent les passionnés. Le funk est présent sur les radios et en discothèque notamment le vendredi et le samedi soir.