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La naissance du Rock n' Roll

Le Rock n' Roll

Le genre musical rock est apparu vers 1950 aux États-Unis. Le rock ressemblait alors à un mélange de jazz, de blues et de country music, mais aussi de bluegrass et certaines influences folk ou européennes ne sont pas à négliger. Depuis, le rock a évolué et il est maintenant devenu un style de musique puissant et très varié.

Rocking (balancer, bercer), du jargon des chanteurs noirs de gospel, dans le sud des États-Unis, évoquait à l'origine un état d'extase spirituel; mais par la suite, pendant les années 1940, le terme devint à double-sens, le plus évident étant le mouvement de la danse, le sous-entendu étant sexuel.

Le rock connaît dès 1955 aux États-Unis un grand succès. Plusieurs artistes américains suivent Bill Haley : Elvis Presley ou « The King » (le "roi" du rock 'n' roll), Buddy Holly, Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran, Chuck Berry, Bo Diddley, Little Richard et bien d'autres. Les précurseurs avaient été dans leur immense majorité des musiciens noirs, à tendance jazzy : Louis Jordan, Big Joe Turner, mais aussi Louis Armstrong, Duke Ellington, Sidney Bechet, et tant d'autres, oubliés, négligés, minimisés.

Le rock est lié à l'apparition de la télévision, du disque microsillon 33 et 45 tr/mn, de la voiture pour tous, de l'explosion économique américaine (liée à l'énergie déployée pendant la guerre, mais c'est une autre histoire![1]), et à l'invention de la guitare électrique, Fender en tête.

Mais à la fin des années 1950, le rock'n'roll perd sa popularité et sa vitalité: les plus grands de l'époque « disparaissent », comme Elvis Presley, le Roi, qui part au service militaire en 1958, en Allemagne, et raccroche la scène pour signer avec Hollywood la réalisation de 33 films, de qualité très discutée, pour ne revenir qu'en 1968; le sans relief Pat Boone prendra sa place dans les charts.

Pourtant, loin des États-Unis, on s'apprête à prendre le relais. La révolte des jeunes européens, et en particulier des jeunes britanniques, et aussi des allemands et des français, se servira du rock. Cette révolte contre un ordre établi qu'ils rejettent marquera le rock'n'roll, mais aussi se servira de lui, jusqu'à nos jours.

1951 : Les origines : le rock 'n' roll

Origines musicales [modifier]

  • Une fusion de styles

Le rock doit ses origines à de nombreuses musiques populaires du début du XXe siècle aux États-Unis, toutes, jusqu'alors, très catégorisées, chacune limitée à un public ou à des interprètes très définis : le jazz, le boogie-woogie, le rhythm and blues, le blues, pour les « musiques de Noirs » ; la country et le folk pour les « musiques de Blancs ». La fusion de ces styles deviendra le rock'n'roll :

Le rock emprunte les instruments du jazz (guitare, contrebasse, batterie, saxophone…), au blues les douze mesures et la suite d'accords « I-IV-V », au country le rythme binaire avec un tempo rapide et, enfin, au folk certaines ballades traditionnelles jouées au tempo d'origine ou accélérées.

  • Des innovations d'enregistrement
1) Le slap de basse

L'utilisation agressive de la contrebasse, jouée en frappant les cordes, permet d'ajouter des effets de percussion dans la section rythmique : on peut entendre cet effet dans That's all right mama d'Elvis Presley, dans laquelle on croit entendre des sons de percussions, que l'on pourrait attribuer à une batterie. On sait aujourd'hui que Bill Black « donnait des claques » aux cordes de sa contrebasse.

2) Le « slapback »

À cette époque, un écho court est utilisé sur les voix et les guitares. Le principe consistait à mixer, avec un magnétophone à bande, le son direct avec son retour monitor. De plus, le décalage de quelques centimètres entre la tête d'enregistrement et celle de lecture induisait quelques dixièmes de secondes de retard. L'écho à bande était né (Sam Philips des studios Sun en était un des précurseurs). Des pédales d'effets électroniques pour guitare reproduisent aujourd'hui cet écho court qui permet d'obtenir un son rockabilly des plus réalistes.

3) « La puissance du chant »

Les chanteurs ont un chant puissant, en dehors de toute technique classique de chant, loin des chanteurs de Jazz. On peut citer Little Richard comme exemple.

Origines sociales [modifier]

  • Sud des USA

Le rock 'n' roll est une musique venue essentiellement du sud des États-Unis, même si au nord, à Chicago, la maison de disque Chess s'y fait remarquer. Le nombre de musiques et la place qu'elles occupent dans le quotidien des américains des états du Sud y ont certainement contribué; les musiciens à la recherche de nouveauté y puiseront ce qu'ils n'appellent pas encore le rock'n'roll.

  • Classes populaires

Le sud des États-Unis n'est pas une région riche à l'époque. Nombre de descendants d'esclaves y chantent encore le Blues dans la misère. La plupart des musiciens qui se feront connaître sont d'ascendance modeste (Elvis est chauffeur de camion, par exemple).

  • Noirs et blancs

Contrairement aux pratiques musicales de l'époque, les musiciens de rock seront indifféremment blancs ou noirs. Jusqu'à ce qu'Alan Freed ait la bonne idée de faire connaître aux blancs la musique noire nommée R'n'B, chacun écoutait le style de musique qui « convenait » à son appartenance ethnique. Le rock fera tomber ces barrières. Citons parmi les musiciens blancs: Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Bill Haley… et parmi les noirs : Fats Domino, Chuck Berry, Bo Diddley, Little Richard, Ike Turner, …

  • Revendications d'une nouvelle classe sociale : les adolescents (teenagers)

Le rock doit également sa puissance au besoin d'exister des jeunes dans les années 1950, après la 2e guerre mondiale.

Contrairement à ce que l'on pense souvent, les jeunes des USA ne sont pas si révoltés que cela à cette époque. La guerre n'a pas ravagé leur pays (n'y ayant subi aucune invasion ni bombardement, excepté celui, fort lointain puisque situé au milieu du Pacifique, de Pearl Harbor). Bill Haley avec ses Comets a déjà 30 ans lorsqu’il sort Crazy Man Crazy en 1953, Elvis Presley est chauffeur de camion lorsqu'il enregistre pour sa mère son premier disque, Jerry Lee Lewis est déjà marié à 20 ans, etc. Les paroles des chansons ne prônent rien d'autre que de l'amusement[2], de la joie de vivre, de dépenser sa paie hebdomadaire[3], de courir les filles[4], … bref les jeunes Américains des années 1950 respirent le bon vivre de l'American way of life.

Le rock devient l'expression de la rupture d'avec la génération précédente et n'est rien d'autre dans le fait musical, que l'apparition du be bop au cours de la décennie précédente qui avait bousculé les conventions musicales de l'époque. La comparaison s'arrête là car le be-bop était surtout un fait de musiciens[5] de jazz, donc noirs pour la plupart, alors que le rock est plutôt le fait d'un besoin d'expression de jeunes blancs du Sud.

1954 : l'explosion médiatique:
Fin 1954, le rock'n'roll devient un phénomène national que personne ne peut ignorer.
La télévision, la radio, le cinéma, s'emparent tous du genre pour le diffuser en masse, sans trop savoir ce qu'il deviendra.
Certains artistes connaissent immédiatement une ascension fulgurante et construisent les fondations du rock, dans le style musical mais aussi dans le « paraître ». Les grandes figures de l'époque sont Elvis Presley, dit the pelvis (en anglais : « le bassin »), avec son célèbre rictus et son déhanchement provocateur qui choquera - volontairement - une grande partie de l'Amérique lors d'un show télévisé où il y interprète le célèbre Hound dog (un titre de blues de Big Mama Thornton), Bill Haley, Chuck Berry et son fameux Duck walk, repris plus tard par Angus Young d'AC/DC, Jerry Lee Lewis, dit le Killer et sa destruction de pianos, parfois par le feu[11], Eddie Cochran et son "Summertime blues", Little Richard et son "Womp-bomp-a-loom-op-a-womp-bam-boom!", Buddy Holly avec son look « premier de la classe », premier utilisateur de la guitare Fender stratocaster, Gene Vincent avec son cuir noir, etc.

Hollywood commence à s'intéresser au mouvement et quelques films feront date. Citons en 1955 Graine de violence (Blackboard Jungle) de Richard Brooks, qui lance la chanson « Rock around the clock » de Bill Haley, qui servira de base au film du même nom en 1956, année qui verra également sortir « The Girl can't help it » (La Blonde et moi), véritable anthologie du rock du moment, ainsi que « Don't knock the rock », puis « The big beat » et « Jailhouse Rock » avec Elvis en 1957. Trois grands films, en dehors du mouvement rock'n'roll, feront date néanmoins et laisseront leur empreinte sur l'« attitude rock » : La Fureur de vivre (Rebel Without a Cause) de Nicholas Ray, avec James Dean et Natalie Wood en 1955, L'Équipée sauvage (The Wild One) de László Benedek, avec Marlon Brando en décembre 1953 et Bagarre au King Créole (King Creole) de Michael Curtiz, avec Elvis Presley en 1958.

1958 : la propagation du rock en Europe

Le rock n'est pas contestataire dès le début. Il n'est pas utilisé dans ce sens par les artistes. La véritable contestation vient des jeunes Britanniques, qui ne veulent jouer que de la musique noire américaine (pour le beat, et non pour leurs propres revendications sociales, ne sachant d'ailleurs pas la couleur de peau de la totalité des artistes qui les inspirent, comme le dira Keith Richards :« on ne savait pas si Chuck Berry était noir ou blanc avant de voir la pochette des disques »). L'attitude des jeunes rockers britanniques sera ancrée dans le refus de leur société vieillissante et dans l'expression de leurs réelles difficultés économiques dues aux ravages des bombardements nazis et des efforts de guerre considérables[18]. La notoriété grandissante des artistes sera utilisée par certains d'entre eux à des fins politiques pour faire passer des messages: arrêt de la guerre du Vietnam, refus du capitalisme, changement de société…